Pablo Escobar, le patron du mal

Pablo Escobar, le patron du mal (Pablo Escobar: el patrón del mal) est une série télévisée colombienne en 113 épisodes. La série a été diffusée en 2012 sur Caracol Televisión en Colombie.

L’histoire débute à Valle de Aburra en Colombie. Pablo était un garnement qui préfèrait causer des problèmes plutôt que d’étudier. Il n’a pas voulu passer un examen et a commencé à faire des actes de délinquance dans sa communauté avec son frère Peluche et son cousin, Gonzalo. Une fois adultes, ils commencèrent leur vie dans le crime organisé en trafiquant de la drogue d’Équateur en Colombie avec l’aide de l’associé d’Escobar, El Alguacil. Un jour, tandis que Pablo et Gonzalo se baladaient, Pablo aperçut une jeune fille appelée Patricia, une jolie lycéenne. Ce qui commençait comme une merveilleuse amitié s’est rapidement transformé en un coup de foudre. Mais le frère de Patricia, Fabio, ne voulait pas qu’elle fréquente Pablo car celui-ci pouvait avoir une mauvaise influence sur elle.

Blow

Film réalisé par Ted Demme, avec notamment Johnny Depp et Penélope Cruz.

A la fin des années soixante, sur la côte Ouest, le commerce des stupéfiants connaît un véritable essor. C’est dans ce contexte que George Jung, un Américain moyen, souhaite mener une vie trépidante et divertissante. George voyage alors en Californie, Etat du soleil et de la nonchalance. La marijuana étant lucrative et facile à revendre, il compte tirer profit de ce commerce florissant. Avec un sens inné des affaires et la complicité de Barbara et Derek Foreal, il met sur pied le premier réseau californien de drogues douces. La soif de richesse le gagne rapidement, mais la réalité le freine aussi vite : il est arrêté et mis en prison.
Derrière les barreaux, il fait la connaissance de Diego Delgado, un détenu qui se vante d’être régulièrement en contact avec d’importants trafiquants colombiens. Diego lui prouve qu’il ne mentait pas et le présente à Pablo Escobar, chef du cartel de Medelin.
C’est également grâce à Diego que le trafiquant américain fait la connaissance de Mirtha, une ravissante jeune femme dont il tombe aussitôt amoureux.

Pour les intéressés, petites bandes annonces :
https://www.youtube.com/watch?v=-j3BPZSzchs
youtube – droit de diffusion libre

Narcos

À la tête du cartel de Medellín, Pablo Escobar est le plus célèbre trafiquant de drogue des années 1980. Son organisation criminelle qui domine le marché mondial de la cocaïne est impitoyablement pourchassée par les agents de DEA (Drug Enforcement Administration) et par les autorités colombiennes. Deux agents de la DEA, Steve Murphy et Javier Peña, participent en Colombie à cette lutte contre le cartel et à la traque de Pablo Escobar.

Adiós el Patron

Les policiers et les soldats d’élite du groupe spécial de recherche, arrivés à Medellín le 22 juillet 1992, réalisèrent près de 20 000 perquisitions. Selon la revue colombienne Semana, sa mort aurait été le résultat d’une vaste opération américaine, dénommée Heavy Shadow (Ombre pesante), qui « mobilisait des équipes de la CIA, de la DEA, du FBI et de la NSA », c’est-à-dire, tous les services fédéraux de sécurité américains. Cette opération « a coûté en fonds secrets, charges de personnels et armes, plusieurs centaines de millions de dollars », dans la ville et dans toute sa région, très boisée et accidentée, où le parrain possédait de très nombreuses propriétés.

Mais de nombreux autres groupes et personnages étaient aussi sur ses traces :

les tueurs à gages du cartel de Cali qui avaient eu avec le cartel de Medellín de nombreux règlements de comptes sanglants pour la prééminence de la livraison de drogue ;
les mercenaires américains, israéliens et autres, alléchés par la prime de plusieurs millions de dollars US offerte par le gouvernement et les organismes anti-stupéfiants américains ;
les nombreux proches et familles des « collaborateurs » qu’il avait fait tuer, et tous ceux qui avaient réussi à détourner l’argent du crime par millions de dollars.
Début 1993, un nouveau groupe paramilitaire terroriste « Los Pepes » apparaît, décidé à éliminer Pablo Escobar et le cartel de Medellín, et fait régner la terreur sur la ville. Los Pepes est l’acronyme pour « PErseguidos por Pablo EScobar ». C’est une milice privée qui va lutter contre Escobar avec les mêmes armes qu’il utilise, c’est-à-dire le crime et les attentats. Et qui va grandement aider le gouvernement américain.

Après des mois de travail, l’équipe de surveillance du bloc de recherche, réussit un jour à repérer Pablo Escobar dans le quartier de Los Olivos. Contrairement à son habitude, il avait longuement et imprudemment téléphoné à sa femme et à son fils Juan Pablo, dans un hôtel de Bogota.

Le commandant Hugo Martínez, à l’aide d’un écran de visualisation de signal de communication, était parvenu devant un pâté de maisons. Mais, plutôt que de faire encercler le quartier, il préféra l’attente, l’infiltration et la surveillance.

« Scrutant les fenêtres des maisons, une à une, le commandant Hugo Martínez aperçut à l’une d’elles, un homme corpulent qu’il identifia comme étant Pablo Escobar. Ayant alerté le quartier général local de la PNC (Police Nationale Colombienne), il fut rejoint par un commando. Le plan d’alerte se termina par l’assaut et la mort du parrain alors qu’il tentait de fuir par le toit. Le seul homme de confiance qui ne l’avait jamais trahi et qui le suivit jusqu’à la mort fut son bras droit, un nommé Limon qui était dans la maison lorsque Pablo Escobar fut tué.

Limon a été le premier à se faire tuer. Tirant sur les policiers qui avaient encerclé la maison où se trouvait Pablo Escobar, Limon a été atteint de plusieurs projectiles, alors qu’il courait d’un toit pour se réfugier sur un autre toit. Pablo Escobar savait qu’il y avait plusieurs membres de l’autorité qui l’attendaient dehors sur le toit et il entendait les policiers monter les escaliers pour atteindre l’étage où il se trouvait dans la maison. Il n’a pas eu d’autre choix que de sortir en courant et tirer sur tout ce qu’il voyait. Il fut atteint exactement de 12 projectiles dans le corps. Une fois mort étendu sur le toit, les militaires de l’armée colombienne prirent une photo de lui pour montrer leur fierté comme si le corps de Pablo Escobar était un trophée. Deux policiers colombiens qui ont participé à l’opération, ont coupé les deux pointes de la moustache de Pablo Escobar en signe de souvenir et ont laissé son visage avec une moustache du style de celle d’Hitler.

Plus tard, le coroner écrivit que Pablo Escobar était décédé d’un projectile qui l’avait atteint à la tête. Mais la confusion vint quand le coroner annonça que ce même projectile qui l’avait atteint derrière l’oreille était le même que ceux du fusil qu’il tenait dans la main. La conclusion pourrait être ce que Pablo Escobar disait souvent : « Je préfère une tombe en Colombie qu’une cellule de prison aux États-Unis et que jamais l’autorité ne mettra fin à ma vie »… Un suicide serait donc à l’origine de son décès. Il se serait tiré lui-même une balle derrière l’oreille droite alors qu’il courait en traversant le toit pour passer du toit de la maison à un toit d’une maison voisine.

Quelques minutes plus tard, sa mère se rendit sur les lieux pour voir d’elle-même si c’était vraiment son fils qui venait d’être tué. À première vue, elle remarqua le corps ensanglanté de Limon par terre devant la maison et cria : « Imbéciles, vous n’avez pas tué mon fils, ce n’est pas lui ! », mais lorsqu’elle monta sur le toit, elle tomba en larmes à la vue du corps de celui qui fut le plus grand baron de la drogue. »

La chasse à l’homme

Le 15 février 1990, un sommet anti-drogue réunit à Carthagène les présidents Bush père (États-Unis), Barco (Colombie), Paz Zamora (Bolivie) et García (Pérou). En avril, l’armée colombienne cerne le siège de Pablo Escobar. Il y aura 510 morts mais ce dernier réussira à s’échapper.

Pablo Escobar avait créé un véritable groupe armé autour de lui, environ 3 000 tueurs, les sicarios, qui pouvaient être de tout âge. En 1992, à Medellín 6 662 personnes ont été tuées dans des affrontements armés, auxquelles il faut ajouter 1 292 cadavres non identifiés et 967 habitants portés disparus, soit un total de 8 921 morts.

Pablo Escobar était le sommet d’une pyramide composée de chacun des membres de son clan ou de sa famille. Pour le faire tomber, il aurait été prévu de détruire une à une les personnes qui composaient la pyramide, jusqu’à ce que Pablo n’ait plus de soutien logistique suffisant et ni d’endroit sûr où se réfugier. Il était souvent en contact avec plusieurs autres trafiquants. Il était un grand consommateur de cannabis, mais prenait très rarement de la cocaïne. 45 % de la coca venait du Pérou, 35 % de la Colombie et 20 % de la Bolivie.

Après l’assassinat de Luis Carlos Galán, un journaliste candidat à la présidentielle, le gouvernement de César Gaviria agit contre Escobar et son cartel de la drogue. Néanmoins, il négocia avec Escobar, arrivant à le convaincre de se rendre et de cesser toutes activités criminelles en échange d’une peine réduite et d’un traitement privilégié durant sa captivité.

Après avoir mis fin à une succession d’actes terroristes visant à mettre la pression sur les autorités et l’opinion publique, Escobar se rendit. Le 19 juin 1991, il accepte de se remettre à la justice colombienne qui lui promet de ne pas l’extrader vers les États-Unis. Il est emprisonné dans une prison spéciale à Envigado qu’il a lui-même fait aménager selon ses désirs. La prison s’appelle La Cathedrale. Juste avant sa reddition, l’extradition de citoyens colombiens a été interdite par la nouvelle constitution de 1991. Cette décision fut très contestée et laissa suspecter que l’assemblée constituante était sous l’emprise d’Escobar et des « barons » de la drogue.

Malgré l’enfermement, l’activité criminelle d’Escobar continua à faire la une des journaux. Escobar fit venir La Moncada et les frères Galeano à La Cathédrale pour les faire assassiner car ils étaient suspectés d’avoir volé le Cartel. Sa prison devient rapidement le nouveau QG du clan de Medellín. Quand les autorités se rendirent compte qu’Escobar continuait ses activités criminelles, il fut décidé de le transférer dans une autre prison le 22 juillet 1992. Mais il fut averti en avance et il s’évada peu de temps avant car il craignait de se faire extrader vers les États-Unis. Sa tête est alors mise à prix pour 6 millions de dollars.

Selon l’ancien ministre de l’Information, Mauricio Vargas, la responsabilité du président doit être mise en cause aux États-Unis.

Le 10 décembre 1992, avec 30 hommes, Pablo Escobar kidnappe un groupe d’hommes d’affaires entre l’aéroport et le centre de Medellín et exige une rançon de 300 000 dollars.

Au sommet

À l’apogée de sa puissance, vers le milieu des années 1980, il expédie 11 tonnes par vol long courrier vers les États-Unis (la plus grosse quantité expédiée représentait 23 tonnes par bateau mélangée à des pâtés de poisson, ce que confirme son frère dans son livre). En plus d’avions, Pablo utilise aussi des sous-marins télécommandés pour transporter de grosses quantités (environ deux tonnes).

Pablo Escobar expliqua que l’essentiel du business de la cocaïne était très simple : « Tu soudoies quelqu’un par ici, tu soudoies quelqu’un par là et tu payes un banquier amical pour t’aider à blanchir l’argent. »

Dans son livre The Accountant’s Story, Roberto Escobar explique comment Pablo est passé de la pauvreté et de l’obscurité pour devenir l’un des hommes les plus riches du monde. Le cartel de Medellín fut sans doute la plus grande entreprise criminelle et la plus profitable de tous les temps. À certaines périodes, le cartel de Medellín passait en contrebande plus de 15 tonnes de cocaïne par jour, avec une valeur à la revente de plus d’un demi-milliard de dollars, aux États-Unis. Selon Roberto, un des comptables de Pablo, lui et son frère dépensaient 2 500 dollars par mois juste pour acheter des bandes de caoutchouc afin d’envelopper les piles de billets. Avec le temps, ils eurent beaucoup trop de liquidités illégales et ils ne pouvaient plus les déposer dans les banques. Ils ont donc commencé par stocker les briques d’argent dans leurs entrepôts. Il estime qu’il perdait 10 % des sommes stockées dans les entrepôts à cause des rats qui venaient grignoter les billets de cent dollars.

En 1989, parmi les 227 milliardaires, il fut classé septième homme le plus riche du monde d’après le magazine Forbes, avec une fortune estimée à 25 milliards de dollars. À cette époque, le Cartel de Medellín contrôlait 80 % du trafic mondial de cocaïne. Dans la plupart des entreprises, un retour sur investissement de 100 % est largement profitable pour la pérennité de leur activité. Pablo Escobar s’amusait à expliquer que son retour sur investissement était à peu près de 20 000 % : en d’autres termes, pour 1 dollar investi dans son business, il recevait approximativement 200 dollars en retour.

En dépit de son image de trafiquant impitoyable et sanguinaire, ses associés en affaire savaient qu’il était un négociateur calme et à l’écoute, préférant payer et trouver un arrangement à l’amiable plutôt que de tuer. La plupart des habitants riches de Medellín considérait Escobar comme une menace. Au sommet de son pouvoir, tous les trafiquants de drogue colombiens versaient un tribut entre 20 % et 35 % du chargement qu’il souhaitait faire envoyer aux États-Unis car ils savaient que le réseau d’Escobar était l’un des plus sûrs.

Les cartels colombiens se livrèrent une guerre féroce pour garder la suprématie. Ce qui fit de la Colombie la capitale mondiale du crime avec 25 100 morts violentes en 1991 et 27 100 morts en 199215. Cette augmentation du taux d’homicide était due au fait qu’Escobar donnait une prime à ses Sicarios (tueurs) pour abattre des policiers. 600 d’entre eux sont morts de cette manière. En 2011, d’autres pays ont ravi ce triste record comme le Guatemala, l’Afrique du Sud ou le Venezuela.

Il négociait activement des accords avec des dictateurs d’Amérique centrale tel le général Manuel Noriega du Panama, pour que les cargaisons de drogues colombiennes transitent vers les États-Unis en toute quiétude via leurs territoires nationaux. Il faisait affaire avec plusieurs familles du milieu de la drogue. Il mettait son argent dans une banque privée au Panama et en Suisse.

Pablo Escobar aurait, pendant toute sa carrière, amassé plus de 40 milliards de dollars.

La chasse à l’homme[modifier | modifier le code]
Le 15 février 1990, un sommet anti-drogue réunit à Carthagène les présidents Bush père (États-Unis), Barco (Colombie), Paz Zamora (Bolivie) et García (Pérou). En avril, l’armée colombienne cerne le siège de Pablo Escobar. Il y aura 510 morts mais ce dernier réussira à s’échapper.

Pablo Escobar avait créé un véritable groupe armé autour de lui, environ 3 000 tueurs, les sicarios, qui pouvaient être de tout âge. En 1992, à Medellín 6 662 personnes ont été tuées dans des affrontements armés, auxquelles il faut ajouter 1 292 cadavres non identifiés et 967 habitants portés disparus, soit un total de 8 921 morts.

Pablo Escobar était le sommet d’une pyramide composée de chacun des membres de son clan ou de sa famille. Pour le faire tomber, il aurait été prévu de détruire une à une les personnes qui composaient la pyramide, jusqu’à ce que Pablo n’ait plus de soutien logistique suffisant et ni d’endroit sûr où se réfugier. Il était souvent en contact avec plusieurs autres trafiquants. Il était un grand consommateur de cannabis, mais prenait très rarement de la cocaïne. 45 % de la coca venait du Pérou, 35 % de la Colombie et 20 % de la Bolivie.

Après l’assassinat de Luis Carlos Galán, un journaliste candidat à la présidentielle, le gouvernement de César Gaviria agit contre Escobar et son cartel de la drogue. Néanmoins, il négocia avec Escobar, arrivant à le convaincre de se rendre et de cesser toutes activités criminelles en échange d’une peine réduite et d’un traitement privilégié durant sa captivité.

Après avoir mis fin à une succession d’actes terroristes visant à mettre la pression sur les autorités et l’opinion publique, Escobar se rendit. Le 19 juin 1991, il accepte de se remettre à la justice colombienne qui lui promet de ne pas l’extrader vers les États-Unis. Il est emprisonné dans une prison spéciale à Envigado qu’il a lui-même fait aménager selon ses désirs. La prison s’appelle La Cathedrale (en). Juste avant sa reddition, l’extradition de citoyens colombiens a été interdite par la nouvelle constitution de 1991. Cette décision fut très contestée et laissa suspecter que l’assemblée constituante était sous l’emprise d’Escobar et des « barons » de la drogue.

Malgré l’enfermement, l’activité criminelle d’Escobar continua à faire la une des journaux. Escobar fit venir La Moncada et les frères Galeano à La Cathédrale pour les faire assassiner car ils étaient suspectés d’avoir volé le Cartel. Sa prison devient rapidement le nouveau QG du clan de Medellín. Quand les autorités se rendirent compte qu’Escobar continuait ses activités criminelles, il fut décidé de le transférer dans une autre prison le 22 juillet 1992. Mais il fut averti en avance et il s’évada peu de temps avant car il craignait de se faire extrader vers les États-Unis. Sa tête est alors mise à prix pour 6 millions de dollars.

Selon l’ancien ministre de l’Information, Mauricio Vargas, la responsabilité du président doit être mise en cause aux États-Unis.

Le 10 décembre 1992, avec 30 hommes, Pablo Escobar kidnappe un groupe d’hommes d’affaires entre l’aéroport et le centre de Medellín et exige une rançon de 300 000 dollars.

Montée en puissance

En 1989 en Colombie, Escobar raconte le commencement de son histoire : « Comment ai-je commencé ? J’étais jeune, j’avais envie de vivre et j’avais de l’ambition. Je ne connaissais rien des affaires du narco-trafic. C’est alors que j’ai rencontré un jeune gringo dans une discothèque de Medellín (…) Le gringo avait un avion. Il voulait acheter de la cocaïne dans le pays. Plus tard, j’ai pris ma décision. Je l’ai mis en contact avec des gens spécialisés. Dès lors, je me suis trouvé embarqué dans cette filière, où j’ai fait entrer de nombreux amis. (…) Nous avons commencé à vendre de la marchandise à ce pilote américain, qui arrivait en Colombie avec son avion US et payait comptant en dollars. Ce commerce me semblait facile à première vue : il y avait peu de risques, c’était rentable. En plus, il ne fallait tuer personne, ce qui m’était important. (…) À cette époque, ce trafic ne faisait pas la une des journaux… au fond, je trouvais cette activité normale (…) ».

Pablo Escobar commence à investir dans la cocaïne en 1975, grâce notamment aux trafiquants de drogue pourchassés au Chili par le général Augusto Pinochet qui vient d’accéder au pouvoir. Ces trafiquants lui demandent d’établir des liens avec les zones de production de la pâte de coca au Pérou et en Bolivie, Escobar se spécialisant initialement dans la production de la cocaïne raffinée en Colombie. Pour son premier voyage, Escobar achète 15 kilogrammes de pâte de ce qui allait devenir son empire. Au début, il passe la drogue dans de vieux pneus et un pilote peut espérer gagner plus de 500 000 dollars en fonction de la quantité de drogue passée en contrebande.

Plusieurs fois, il pilote lui-même son avion, principalement entre la Colombie et le Panama dans le but de passer en contrebande de grosses quantités de cocaïne. Plus tard, quand il fait l’acquisition de 15 nouveaux et plus gros avions (dont un Learjet) et 6 hélicoptères, il fait en sorte de les faire décoller et atterrir depuis son ranch de l’Hacienda Nápoles où il se fait passer pour un éleveur.

Sa réputation commence à s’accroître lorsqu’il assassine en 1975 un célèbre trafiquant de Medellín, Fabio Restrepo, à qui il avait acheté 14 kilogrammes. En mai 1976, lui et plusieurs de ses hommes sont arrêtés en possession de 39 kilos de cocaïne cachée dans les pneus de leur camion qui passait la frontière entre le Pérou et la Colombie. Escobar tente de corrompre sans succès les juges saisis de l’affaire. Après plusieurs mois d’instruction, Escobar fait assassiner les deux policiers qui l’ont arrêté, si bien que les charges sont abandonnées.

Dès lors, il tente de soudoyer systématiquement les représentants de l’autorité ou de les tuer. Son frère Roberto affirme que Pablo se lança dans le trafic de cocaïne simplement parce qu’avec un chargement de poudre, il se faisait plus d’argent qu’avec un chargement de cigarettes ou de 40 boissons alcoolisées et que la contrebande par la route était devenue trop dangereuse. À cette époque, il n’y a pas de cartels de la drogue mais seulement quelques barons et ce “marché” est considéré comme en pleine expansion. Il est le pionnier dans l’usage de “mules”, c’est-à-dire des personnes volontaires ou non qui passent les frontières l’estomac rempli de capsules de caoutchouc remplies de cocaïne. Ces capsules sont récupérées en étant évacuées par les voies naturelles.

Bientôt, la demande de cocaïne explose aux États-Unis et Escobar organise plus de transports à travers son réseau de distribution en Floride du Sud, en Californie et dans d’autres parties des États-Unis. Lui et Carlos Lehder travaillent ensemble pour trouver un endroit intermédiaire entre les États-Unis et la Colombie afin de transborder la marchandise. L’endroit est une île située dans les Bahamas, appelée Norman Cay. Carlos et Roberto Vesco achètent la plupart des terres de l’île qui comprend une piste d’atterrissage de 400 mètres, un port, un hôtel, des maisons, des bateaux, des avions et ils font même construire un entrepôt réfrigéré pour stocker la cocaïne. De 1978 à 1982, elle est une route de contrebande centrale pour le cartel de Medellín (d’après son frère, l’île de Norman Cay n’a jamais appartenu à Pablo Escobar mais seulement à Carlos Lehder). Escobar est en mesure d’acheter les 20 km2 de l’Hacienda Nápoles pour plusieurs millions de dollars. Il y créé un zoo, un lac et d’autres attractions pour sa famille et son organisation. À une certaine période, entre 70 et 80 tonnes de cocaïne sont expédiées de Colombie vers les États-Unis chaque mois.

Pablo Escobar est élu en 1982 comme député adjoint/alternatif à la Chambre des Représentants au Congrès Colombien dans les rangs d’une dissidence du Parti libéral Colombien mais son élection est finalement invalidée pour financement illégal de sa campagne. Propriétaire d’un journal et d’une radio, il bénéficie d’une grande popularité auprès de la population pauvre de Medellín. Il est l’instigateur de l’opération « Medellín sans taudis ». En redistribuant une partie de ses gains mal-acquis, il fait construire 500 maisons sur le versant-est de la vallée de Medellín. 25 ans plus tard, plus de 3 000 maisons sont construites. Mais ce quartier n’a pas d’existence juridique car Escobar n’a pas respecté les règles administratives10. Il fait aussi construire des routes, des écoles, des stades de football, des hôpitaux et devient par là même un héros pour les pauvres alors mal informés de la réalité du personnage. Ainsi, même quinze ans après sa mort, en 2008, il est encore idolâtré par certaines personnes, comme Olga Gaviria, une des personnes pauvres choisie pour habiter une des maisons construites par le parrain10. La population de Medellín lui étant pour la plupart acquise, elle cache des informations à la police et fait ce qu’elle peut pour le protéger.

Durant les années 1980, Escobar et le cartel de Medellín deviennent célèbres. Le cartel de Medellín contrôle la plupart des entrées de cocaïne aux États-Unis, au Mexique, à Puerto Rico et en République dominicaine. La cocaïne provient essentiellement du Pérou et de Bolivie. La cocaïne de Colombie est alors considérée de qualité inférieure. Son réseau de distribution s’étenda jusqu’en Asie.

La corruption et l’intimidation caractérisent la relation entre le système Escobar et les autorités colombiennes. Son système implacable vis-à-vis des autorités se résume à l’expression “Plata o Plomo” (littéralement, “l’argent ou le plomb”), ce qui signifie : soit tu acceptes l’argent soit tu prends une balle. Escobar terrorise le pays à partir de 1984, ce système entraînant la mort de milliers de personnes, dont des civils, des policiers, des journalistes et des représentants de l’État. Le bras droit d’Escobar, Jhon Jairo Velásquez, a lui-même reconnu avoir organisé les meurtres de 3 000 Colombiens11. En même temps, Escobar soudoye de nombreux fonctionnaires, juges et autres politiciens.

Il continue à assassiner juges, policiers, journalistes et hommes politiques. Il est condamné pour avoir tué lui-même un peu plus de 100 personnes. À lui tout seul, il est responsable de l’assassinat de trois des cinq candidats à la présidentielle colombienne de 1989, dont Luis Carlos Galán. Il est aussi responsable de l’explosion de l’Avianca Flight 203 et du plastiquage du DAS Building à Bogota en 1989. Le Cartel de Medellín est en guerre pour le contrôle du trafic de stupéfiants contre le Cartel de Cali durant la plus grande partie de son existence. Escobar a peut-être eu un rôle à jouer dans la Prise du palais de justice de Bogota par un groupe para-militaire d’extrême-gauche, la M-19. Cette attaque, qualifiée comme l’un des événements les plus marquants de l’histoire de la Colombie se soldant par l’assassinat de la moitié des juges de la Cour suprême. Le rôle supposé d’Escobar aurait pour origine la défense de ses intérêts car la Cour suprême traitait avec les autorités américaines pour leur livrer tous les principaux trafiquants de drogue.

Cette année-là, il se réfugie quelques mois au Nicaragua

Sa jeunesse de délinquant

Pablo Escobar naît dans une famille pauvre de la ville de Rionegro, dans le département d’Antioquia, dans une Colombie marquée par la crise des années 1950. Troisième d’une famille de sept enfants, il grandit dans une hutte sans électricité ni eau courante. Son père, Abel de Jésus Escobar, était un paysan, sa mère institutrice qui lui donne le prénom de Pablo en référence à Saint Vincent de Paul. Il aurait débuté par le vol de pierres tombales (dont il efface les inscriptions pour les revendre à des marbriers) et de voitures au côté de son cousin Gustavo Gaviria.

«Il a eu une jeunesse de délinquant issu d’un milieu défavorisé qui a rencontré une opportunité et l’argent facile», indique Thierry Noël, auteur de la biographie Pablo Escobar trafiquant de cocaïne (éd. Vendémiaire, 2015).