Des profs, la nature… et un canapé !

N’avez-vous jamais eu envie d’un cours assis sur un canapé ? Le week-end des 10 et 11 octobre, trois enseignants ont dialogué avec le public autour de la relation de l’Homme avec la nature, sans craie ni tableau noir.

Les 10 et 11 octobre 2020 de 14 h à 18 h, la Fête de la science a eu lieu à la bibliothèque universitaire Belle-Beille à Angers. Enseignants et étudiants étaient présents pour diffuser leurs connaissances auprès des petits comme des grands. À 15 h, le public était invité à participer aux conférences suivies de dialogues autour du thème « Dévoiler Isis, faire face à Gaïa. Quelles relations entre l’humain et la nature, des mythologies antiques à l’avènement de l’Anthropocène ? ». Une discussion animée par William Pillot, maître de conférences en histoire et archéologie du monde grec antique, Bertrand Guest, maître de conférences en littérature comparée et Laure Pillot, professeure dans le secondaire et enseignante en histoire de l’art à l’Université d’Angers.

« Ce qui est vivant tend à disparaître. »

Durant une heure, ces enseignants ont réussi à sortir du cadre classique du cours magistral. Ils sont intervenus chacun leur tour sur le thème de la relation de l’Homme et de la nature. William Pillot a décortiqué avec intelligence l’origine mythologique de Gaïa, la divinité primordiale grecque, dont les enfants sont à l’origine de la nature et de tout ce qui structure la pensée humaine. Ensuite, Bertrand Guest s’est rapproché de notre époque en évoquant une Gaïa laïcisée qui entre dans les débats politiques comme allégorie de la symbiose humain/environnement. Enfin, Laure Pillot a ramené le public sur le terrain en abordant la place de Gaïa à l’école. Celle-ci pourrait être un lieu de reconnexion entre l’enfant et la nature dont le lien s’affaiblit depuis les années 1970.

photo de la conférence
Bibliothèque universitaire Belle-Beille à Angers. Laure Pillot, l’une des intervenantes, entourée des participants.

Ces courtes présentations ont été suivies de débats où la barrière professeur-élève avait disparu. Les questions et les compléments de chacun ont donné vie à ce moment de savoir où l’estrade, établissant la supériorité du maître, n’avait pas sa place. Le groupe était assis dans des fauteuils, des canapés ou à même le sol sans que l’on puisse distinguer les professeurs des étudiants. Le bruit ambiant, fruit de l’effervescence des participants à l’événement, n’a pas empêché le bon déroulé de cet échange.

Apprendre à la grecque ?

L’an prochain, William Pillot, Laure Pillot et Bertrand Guest entendent revenir à la Fête de la science. Ils envisagent alors d’inviter d’autres enseignants comme un philosophe ou un astrophysicien. Ils veulent conserver l’interdisciplinarité, source de dialogue et de richesse.  Ils sont prêts, afin de construire et diffuser le savoir, à faire intervenir les étudiants, car ce sont ceux « qui possèdent et font vivre l’université », selon William Pillot. Pour mettre en pratique leurs propos, ils voudraient que la prochaine édition soit l’occasion de faire ces conférences en plein-air, voire d’instaurer cette expérience à l’université ; ils ont d’ailleurs publié une tribune dans Le Monde à ce propos. En outre, William Pillot s’engage « à faire des cours de master en extérieur ». Un tel enseignement permettrait d’acquérir les connaissances comme au temps de Platon, par le dialogue au sein de l’Académie.

 Mickaël BERTHIER, Antoine FONTENEAU, Donovan RUET

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