Une ethnologue en BU

donna_badge_uxlibs2J’avais déjà traduit une conférence de 2017 de l’anthropologue américaine Donna Lanclos qui remettait en question l’idée toute faite et encore très répandue que les jeunes qui entrent à l’université depuis 2010 seraient des “Digital natives”.

En relisant son blog, je suis tombée par hasard sur un texte de 2015  qui m’a paru poser clairement – quoique longuement – les enjeux d’une approche ethnographique et anthropologique intégrée en bibliothèque universitaire.

Il s’agit de la conférence d’ouverture faite par Donna Lanclos lors de la première conférence UXlib de Cambridge en 2015. Le texte anglais était la transcription libre par Donna de notes prises in vivo juste après la conférence en commentaire de chacune de ses diapositives. Une première traduction littérale s’est révélée décevante… et difficile à ré-illustrer.

Pour l’adapter à une lecture à froid par un public francophone, hors contexte de congrès, j’ai fait des choix radicaux – dont celui délibéré du féminin neutre, quelques coupes sombres et me suis parfois éloignée de la lettre du texte d’origine pour mieux en servir l’esprit.

Maud Puaud a accepté de résumer le texte en deux sketchnotes  (que j’ai aussi débités en morceaux pour mettre quelques illustrations au fil de l’eau)  qui vous permettront de saisir les idées clés du texte avant de le lire – ou pas – jusqu’au bout 😉

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Ne m’appelez pas « Client », traitez-moi comme un être humain !

Version dessinée de l'article C. Needham Version dessinée de l’article de C. Needham par Magalie Le Gall  – Merci !

Post-script du 30 mai 2018 : Je relis cette traduction à la lumière de tout ce qui s’écrit, se dit et se ressent sur le mécanisme d’attribution des places sélectives et non-sélectives dans l’enseignement supérieur via la plateforme ParcoursSup. J’y trouve une illustration parlante d’une mise en concurrence des fournisseurs par les “clients” les plus riches et les mieux informés là où les “bénéficiaires” moins bien informés et plus vulnérables vivent le fait d’attendre d’être servis et d’avoir moins de choix comme une discrimination intolérable. C. Needham n’apporte pas de solution, mais son analyse reste éclairante dans un contexte de logique client/fournisseur prégnante dans les injonctions contemporaines en France aussi.

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“Pourquoi viennent-ils ?” De la bibliothèque comme lieu et comme marque

Le premier dim

De retour de #ADBU2017 et #ubibcamp2, où le rôle des bibliothèques universitaires au sein des communautés de l’ESR a fait l’objet d’échanges nourris, je m’interrogeais sur l’identité de nos BU, et la manière dont, à travers le temps très long, la “Bibliothèque” incarnait dans l’imaginaire collectif certaines valeurs de transmission, de continuité, de partage et d’ouverture en tant que lieu de sociabilité savante. La découverte du beau Learning center “Lilliad Innovation” donnait matière à penser sur les diverses manières de vivre, d’assumer ou de dépasser notre héritage de “bibliothèques” en terme d’image de marque au sein de la communauté universitaire et de la société en général. (* erratum : Lilliad vient de me confirmer qu’il n’y a aucun projet de généralisation de l’appellation à d’autres sites lillois).

Comme souvent, un collègue, quelque part, se posait des questions comparables et avait pris la peine d’écrire un billet de blog en anglais pour ouvrir la conversation. Christian Lauersen est danois et dirige plusieurs bibliothèques de Lettres et sciences humaines de l’université de Copenhague au sein de la Royal Danish Library. Il tient depuis trois ans un blog des plus stimulants, The Library Lab, où il rend compte, notamment, de la naissance et de la croissance d’un merveilleux lieu, le Digital Social Sciences Lab (#DSSL) où autour des questions de datavisualisation et d’aide à la recherche, la bibliothèque universitaire se trouve au cœur d’un écosystème de chercheurs, d’étudiants, de données ouvertes, tissant sociabilité, savoir-faire et faire savoir au sous-sol d’une des bibliothèques de sciences humaines les plus chaleureuses qu’il m’ait été donné de visiter (Voir albums Social Science Library ; DSSL).

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Les réflexions qui vont suivre sont la traduction [assez libre] en français du billet de Christian Lauersen Why do they come? The Library as place and brand, publié le 18 octobre dernier sur le blog Library Lab.

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Digital natives & co

Parfois, on tombe sur un texte qui donne à penser. En anglais.
En tant que bibliothécaire francophone, cela donne envie de le partager. Traduire, comme je l’ai déjà fait pour le manifeste d’Aaron Schmidt Pour une bibliothèque attentive à ses utilisateurs, ou la réaction à chaud de David Lankes après le massacre à Charlie Hebdo, est un des moyens les plus faciles de participer à la réflexion collective.

The death of the digital native: four provocations from Digifest speaker, écrit par le Dr Donna Lanclos, est une keynote donné lors du #Digifest2016, organisé par le JISC en février 2016 pour les décideurs britanniques de l’ESR. Pourquoi ces 4 opinions m’ont-elle donné envie de les traduire ?

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Une bibliothèque attentive à ses usagers

Ce texte est une traduction libre de la page « The usable library » [http://www.usablelibrary.org], Aaron Schmidt – blog walkingpaper.org, faite par mes soins dans le cadre d’un atelier de travail interne sur les usages des espaces à la Bibliothèque de Sciences Po Paris en juin 2013.

Il exprime, fort bien une certaine idée entre relation aux usagers et établissement des priorités. Autant le partager.

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